EXPOSITION
Zao Wou-Ki
"Il ne fait jamais nuit"
Venez découvrir les œuvres de l’artiste français d’origine chinoise Zao Wou-Ki (1920-2013), réalisée en collaboration avec la Fondation Zao Wou-Ki. L’exposition regroupe près de 80 oeuvres de 1935 à 2009 (huiles sur toile, aquarelles et encres de Chine sur papier) provenant de collections publiques et privées. Cet ensemble a pour ambition de mettre au jour un des grands thèmes de création de l’artiste : inventer de nouveaux espaces picturaux construits à partir de son travail sur la couleur et la représentation de la lumière. Lumière et espace sont en effet indissociables dans son œuvre et permettent de comprendre son objectif récurrent de « donner à voir » ce qui ne se voit pas et qui l’habite, « l’espace du dedans ».
Dans la période qui suit son installation à Paris en 1948, Zao Wou-Ki explore le thème de la lumière diurne ou nocturne dans une série d’œuvres poétiques intégrant simplement la représentation des astres lunaire et solaire. Le passage à l’abstraction opéré au milieu des années 1950 par l’usage du signe emprunté à Paul Klee, enrichit son rapport à la lumière et à l’obscurité, exprimées alors par le jeu des masses colorées, qui s’affrontent ou fusionnent.
La pratique de l’encre de Chine, grâce à Henri Michaux à partir de 1970, lui permet de faire évoluer la tradition chinoise. Il entame alors un travail sur le vide, associé au blanc ou à la réserve, et le plein, associé au noir de l’encre. Cette recherche se prolonge dans sa peinture et lui fait découvrir de nouveaux espaces.
Les œuvres des années 1970 et 1980 renvoient à une face plus sombre correspondant à des périodes de souffrances et de deuil. Ces va-et-vient entre lumière et part d’ombre puisent leur inspiration dans la longue histoire de la peinture chinoise qui recherche l’équilibre des contraires.
Guidé à ses débuts et jusqu’à la fin de sa vie par le génie de Paul Cezanne (Paysage Hangzhou, 1946 ; Hommage à Cézanne, 2005), Zao Wou-Ki a lui aussi été sensible à la lumière spécifique du soleil du midi de la France. Après avoir loué entre 1958 et 1972 un atelier dans le Var où il retrouvait nombre d’amis, il accepte la proposition de Josep Lluis Sert qui lui construit un atelier à Ibiza en 1973, un nouveau lieu de création.
A partir de 2004, Zao Wou-Ki séjourne à plusieurs reprises en été dans la propriété du Luberon du couturier Emanuel Ungaro, très attaché par ailleurs à sa ville natale d’Aix-en-Provence. Zao Wou-Ki y travaille « sur le motif », fait nouveau pour lui, et peint une série d’aquarelles qui seront présentées pour la première fois à l’Hôtel de Caumont. Elles rendent compte de la luminosité et des couleurs tantôt flamboyantes tantôt assourdies des paysages du Luberon. Ces œuvres expriment à l’ultime moment de sa vie son bonheur de peindre immuable.
L'équipe
Commissariat
Erik Verhagen est Professeur en histoire de l’art contemporain à l’Université Polytechnique Hauts de-France de Valenciennes. Il mène corollairement une activité de commissaire d’exposition et de critique d’art et contribue régulièrement à la revue Art Press. Il a publié de nombreux articles et essais, dirigé et codirigé des ouvrages aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Il a publié en 2007 la première monographie (mise à jour en 2014) sur l’oeuvre de Jan Dibbets et a assuré le commissariat d’une exposition dédiée à cet artiste en 2010 au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Il est membre du comité de lecture de Critique d’Art, du comité de rédaction de la Revue de l’art, du conseil scientifique du LAM de Villeneuve d’Ascq et du conseil de la Fondation Franz Erhard Walther à Fulda. Erik Verhagen a été co-commissaire de l’exposition Zao Wou-Ki au Musée d’art moderne de la Ville de Paris (2018-2019) et commissaire des expositions Zao Wou-Ki aux galeries Kamel Mennour à Paris et Londres en 2019.
Yann Hendgen est historien de l’art diplômé du second cycle de Muséologie de l’École du Louvre et titulaire d’un Master en Histoire de l’Art et Archéologie. Il a été l’assistant personnel de Zao Wou-Ki à partir de 2002. Depuis 2012, il est le Directeur artistique de la Fondation Zao Wou-Ki, créée du vivant de l’artiste.
Il est chargé, en coordination avec Françoise Marquet-Zao, de la pérennisation, de la reconnaissance et de la diffusion du travail de l’artiste, au travers des projets éditoriaux et d’expositions. Co-auteur du Catalogue raisonné des peintures de Zao Wou-Ki dont il a assuré la direction scientifique (tome 1, Flammarion, décembre 2019), il lui a également consacré de nombreux essais. Parmi les expositions sur Zao Wou-Ki dont il a été le co-commissaire récemment, on peut citer celle de la Fondation Pierre Gianadda à Martigny (Suisse, 2015), du Musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun (France) en 2016 et au Musée d’art à Pully (Suisse, 2019).
Production et réalisation
Agnès Wolff, Directrice des expositions de Culturespaces ; Cecilia Braschi, Responsable des expositions pour Caumont - Centre d’art ; Sophie Blanc, Régisseuse pour Caumont- Centre d’art ; Livia Lérès et Bérangère Renard pour l’iconographie au sein de Culturespaces.
Scénographie
Hubert le Gall, designer français, créateur et sculpteur d’art contemporain, réalise des scénographies originales pour de nombreuses expositions et notamment à Caumont - Centre d’art pour les expositions Joaquin Sorolla, Lumières espagnoles (2020) ; Hokusai, Utamaro, Hiroshige. Les Grands Maîtres du Japon. Collection Georges Leskowicz (2019) ; Chefs-d’oeuvre du Guggenheim. De Manet à Picasso, la collection Thannhauser (2019) ; Nicolas de Staël en Provence (2018) ; Sisley, l’impressionniste (2017).