Conférence
L’art de Niki de Saint Phalle de 1980 à 2002
4 octobre 2025Célèbre dans les années 1960 et 1970 pour ses tableaux-tirs et ses Nanas, Niki de Saint Phalle entame à l’aube des années 1980 une nouvelle phase de sa carrière artistique, au cours de laquelle elle souhaite bannir la frontière entre le public et le monde de l’art, investissant villes et jardins par des œuvres comme la fontaine Stravinski, réalisée avec Jean Tinguely en 1983 et installée face au Centre Georges Pompidou à Paris ; ou par des créations immersives à très grande échelle, à mi-chemin entre la sculpture, l’architecture et le Land Art, à l’image du Jardin des Tarots situé à Garavicchio près de Pescia Fiorentina, en Toscane, qui ouvre au public en 1998 ; ou du Queen Khalifa's magical circle, jardin de sculptures réalisé par l’artiste à Escondido en Californie en 2000.
Au cœur d’une œuvre empreinte de liberté, d’indépendance et d’un engagement jamais démenti depuis les années 1960 envers la cause féminine, la diversité et l’antiracisme, l’artiste franco-américaine milite en faveur d’un art inclusif, tout en faisant entrer l’art dans l’intimité du spectateur. C’est donc sur cette œuvre tardive, moins connue du grand public, que portera cette conférence au cours de laquelle nous présenterons également un tout autre pan de l’activité artistique de Niki de Saint Phalle avec la création de mobilier, de livres artistico-autobiographiques comme Mon secret (1994) – dans lequel elle évoque pour la première fois le thème de l’inceste –, puis Traces paru en 1999, ainsi que des tableaux ou publications mêlant sérigraphie et calligraphie dans lesquels sa conviction féministe côtoie sa lutte pour la représentation de la communauté afro-américaine, ou encore son soutien précoce aux malades du sida.
Présentation de la conférencière
Laetitia Levantis est historienne de l’art, enseignante en arts plastiques et histoire de l’art moderne et contemporain. Elle est également membre associée de l’UMR TELEMME (MMSH-AMU-CNRS).
Elle s’est d’abord intéressée à la critique d’art contenue dans les textes de voyageurs français à Venise entre le XVIIIe et le XIXe siècle, phénomène qu’elle explore dans l’ouvrage issu de sa thèse de Doctorat, Venise, un spectacle d’eau et de pierres. Architecture et paysage dans les récits de voyageurs français (1756-1850) (Grenoble, UGA éds, 2016 - Prix Édouard Saman 2017 de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille).
Elle poursuit désormais son activité d’enseignante et de conférencière, en explorant l’histoire des arts et des courants artistiques dans toutes leurs diversités, de la Renaissance à l’époque contemporaine, réservant un intérêt tout particulier pour la réévaluation de la place des femmes artistes dans l’art moderne et contemporain.
